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Le Tour féminin 195523 avril 2024  

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Le Tour féminin 1955

Si le calendrier féminin se garnit année après année à l'échelon international, ce n'est pas vraiment le cas en France. Pourtant, c'est de l'Hexagone qu'est partie l'idée d'une grande course par étapes internationale. C'était il y a 50 ans. Retour en arrière.

Par Dominique Turgis (le 4/10/2005)

S'il y a 21 ans, Félix Lévitan avait créé le Tour de France féminin en lever de rideau du Tour de France masculin, trente ans auparavant, Jean Leulliot l'avait précédé. Avec son journal "Route et Piste" il lance un Tour féminin en cinq étapes. L'occasion de prouver aux adversaires du cyclisme féminin de l'époque, que les femmes pouvaient encaisser les courses par étapes.

Quand Jean Leulliot annonce en mars 1954 la création d'un Tour de France féminin dans son journal Route et Piste, le cyclisme féminin existe depuis plus de 80 ans en France, comme le cyclisme masculin. Toutefois pendant ces années, l'UVF puis la FFC ont délaissé les féminines. Jusqu'en 1939, deux fédérations féminines organisent un championnat de France. Après la guerre, la FFC se fait déborder sur sa gauche par la FSGT. Parmi les licenciées de la fédération "travailliste" Janine Lemaire détentrice du record de l'heure (39.735 km) et une demoiselle... Bessette. Une lointaine cousine ?

LA BASE EXISTE

La FFC réagit quand même avec le premier championnat de France féminin en 1951 remporté par la Nantaise Benoît. Une commission féminine est créé en 1950 pour disparaître en 1952, remplacée par un "bureau des féminines".
Ce n'est donc pas dans un désert total que Jean Leulliot vient prêcher. A cette époque, on imagine même des courses féminines en préliminaire à des courses pour hommes. En 1954, Leulliot prévoit une course en sept étapes, une journée de repos, pas de transfert. Après un départ de Rouen, celui qui organise aussi Paris-Nice et la Route de France envisage alors une arrivée sur la côte atlantique après des étapes de 80-100 km.
Après cette annonce, c'est silence radio sur la FM du Tour féminin. Ce n'est que partie remise.

UNE COURSE INTERNATIONALE

Le 28 septembre 1955, Route et Piste lance le premier Tour féminin sur cinq étapes dont une demi-étape contre la montre de 25 km. Parmi les 41 partantes, Janine Lemaire, Lydia Haritonidès championne de France FFC ou encore la Luxembourgeoise Elsy Jacobs qui sera la première championne du monde sur route en 1958. Elle court en France parce que le Luxembourg interdit les courses féminines. Dans les années 60, elle bénéficiera du soutien extra-sportif de St Raphaël.
Le contingent britannique apporte la plus forte touche internationale à l'épreuve. Millie Robinson déjà vainqueur du Circuit Lyonnais-Auvergne en juillet, remporte le maillot blanc de ce Tour féminin. Native de l'Ile de Man, elle est conductrice de camionnette dans le "civil". Elle remporte le contre la montre à plus de 38 de moyenne.

LILY HERSE, LA REVELATION

La révélation de l'épreuve est une jeune cyclotouriste qui a pris sa licence FFC pour participer à cette course. Son père est constructeur de cycles. Elle s'appelle Lily Herse. Elle remporte la première étape et la dernière, à Mantes. Elle incarnera pendant de longues années le cyclisme féminin en France.
Quand Jean Leulliot tire le bilan de son Tour, il loue le courage, l'endurance et l'enthousiasme des filles. Mais il ne cache pas leurs défauts, des défauts perfectibles, toutefois : une mauvaise position, "elles ne savent pas démarrer", elles restent sur leurs jambes le soir à l'étape pour aller faire les magasins et, enfin, elles bavardent trop.

DES MENTALITES DIFFICILES A CHANGER

S'il n'y a pas de Tour en 1956, l'UCI, de son côté, se décide à organiser un championnat du monde féminin en 1958. Il faudra attendre 1984 pour voir Félix Lévitan reprendre l'idée d'un Tour de France féminin mais, cette fois-ci, en lever de rideau du Tour masculin.
Ce Tour 1955 est aussi l'occasion de connaître le sentiment de la presse par rapport au cyclisme féminin.
A cette époque, les filles sur un vélo suscitent encore la moquerie de certains journalistes, "ceux d'Europe1" dixit Jean Leulliot, la curiosité pas toujours de bon goût comme celle des photographes qui voulaient surprendre les filles dans leur dortoir, et le sceptiscisme.
Parmi les sceptiques, L'Equipe qui se réjouira en 1957 du refus - temporaire - de l'UCI de décerner un maillot arc-en-ciel à ces dames : "Le bon sens a triomphé (…) Elles devront se contenter des épreuves existantes et du cyclotourisme, ce qui correspond beaucoup plus à leurs possibilités musculaires" Quand L'Equipe légende le sport...

Aujourd'hui, plus de moquerie au grand jour mais plutôt de l'indifférence et c'est encore pire ! Sauf quand il s'agit de compter les médailles. Cela, une coursière de 1954, Bernadette Blaise en avait eu l'intuition : "Nous sommes à même (…) de remporter sur le plan international des lauriers qui feront bomber le torse de notre président auprès des présidents des autres fédérations."

Sources : Sport Sélection et un article de Pierre Weecxsteen dans Le Cycle de septembre 1987.
Photo : Lily Herse, le premier maillot blanc de ce premier Tour féminin
Crédit : Sport Sélection


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Fichier mis à jour le : 31/12/2021 à 16:10

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