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14ème Vuelta a España 195929 mars 2024  

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Cette 14° édition se dispute par équipes de marque, préfigurant ce qui se passera quelques années plus tard dans le Tour de France. L'organisateur s'est offert la participation du plus prestigieux champion de tous les temps, Fausto COPPI. A vrai dire, ce mythe vivant n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. Chaque jour, pourtant, l'organisateur alloue 11 000 pesetas à l'ancien champion, aussi son abandon au départ de la 15° étape en soulagera-t-il plus d'un ! Si la participation espagnole reste assez identique à ce qu'elle fut les années précédentes, les pays voisins envoient des vedettes telles que Rik VAN LOOY, Hilaire COUVREUR, dit "l'Africain", GÉMINIANI, Roger RIVIÈRE, recordman du monde de l'heure.

Dès le premier jour entre Madrid et Tolède, les meilleurs se retrouvent ensemble. BAHAMONTES, natif de la ville impériale, s'est mis en tête de gagner chez lui : il démarre entraînant dans sa roue RIVIÈRE, VAN LOOY, SUAREZ, KARMANY, SEGU... Le gros peloton se trouve déjà relégué à 5'15".

Les étapes 2 à 6 manifestent une course de mouvement propre à la tradition espagnole mais sans que rien de décisif n'ait réellement lieu. Antonio KARMANY, équipier de BAHAMONTES chez Kas, s'empare du maillot "amarillo", le deuxième jour à Cordoue ; il creuse des écarts assez conséquents puisque VAN LOOY pointe à 5'44", SUAREZ à 6'13", RIVIÈRE à 6'34", BAHAMONTES à 6'39", COPPI à 11'40"... Même si BAHAMONTES, puis SUAREZ VAZQUEZ tentent de refaire une partie de leur retard en gagnant respectivement les 4° et 5° étapes, rien d'essentiel n'intervient avant la 7° étape et KARMANY reste toujours en jaune.

Ce 30 avril 1959, entre Alicante et Castillon, les leaders manifestent une passivité qui va précipiter la défaite de la plupart d'entre eux. Une échappée se forme ; elle comprend de bons coureurs mais pas de favoris notoires : Antonio BARRUTIA, MARIGIL, ASPURU, SEGU, TALAMILLO, GOMEZ del MORAL, CHAUSSABEL, ÉVERAERT, ROHRBACH, VLOEBERG et VAN MEENEN. L'avance de ces 11 hommes ne cesse de croître et le peloton se désintéresse complètement de la situation ; à l'avant, on s'active, on se bat. BARRUTIA s'en va seul, il gagne l'étape devant SEGU à 6' ; le peloton arrive une demi-heure après. C'est à peine croyable ! Le belge VLOEBERG, le mieux placé, prend la tête de la course ; KARMANY dégringole à 23'16", BAHAMONTES à 24'11", SUAREZ à 25'03", VAN LOOY à 27'08", RIVIÈRE à 28'30", COPPI à 40'48"... C'est un désastre!

Pareille situation a déjà eu des précédents, par exemple le Giro 1954 ou le Tour 1956, mais l'issue d'une course cycliste lorsqu'elle ne respecte pas la hiérarchie des valeurs laisse toujours un sentiment d'inachevé. A Tortosa, le lendemain, le français Pierre ÉVERAERT s'empare du maillot jaune mais surtout Rik VAN LOOY et Roger RIVIÈRE reprennent 10'44" au peloton. BAHAMONTES devient fou : il accuse le belge et le français d'entente illicite. On nage en plein mélodrame! Mais les colères du tolédan n'impressionnent pas VAN LOOY qui gagne encore à Barcelone. Extraordinaire coureur qui a repris 10' en deux jours !

L'Espagnol Antonio SUAREZ réagit dans la 10° étape ; échappé en compagnie de GÉMINIANI, il gagne l'étape et reprend près d'un quart d'heure au peloton. Le madrilène revient à 13'35" du leader Pierre ÉVERAERT.

La 11° étape (Lerida-Pamplona 242 km), constitue le tournant de cette Vuelta. Six coureurs se détachent : RIVIÈRE, VAN LOOY, SUAREZ, SEGU, BUSTO et GALDEANO. Protégés les uns et les autres par leurs équipiers, ces hommes prennent une belle avance. Après 70 km de course, l’écart s’élève à 6’50”. La chaleur est accablante, mais VAN LOOY et RIVIÈRE se relaient avec une belle régularité. L’écart augmente : 13, puis 23 minutes...RIVIÈRE crève une première fois ; il lève le bras. Personne ! Son directeur sportif, Fred OLIVIERI, se trouve dans le peloton en compagnie d’EVERAERT ! RIVIÈRE répare seul. VAN LOOY l’attend. Seulement, RIVIÈRE crève une seconde fois ; il n’a plus de boyau ! Il attend pendant 11 minutes ! C’est alors que BERGARECHE voit sa course décapitée en quelques heures. En effet, Radio-Vuelta vient d’annoncer l’abandon de Federico-Martin BAHAMONTES. Que se passera-t-il si RIVIÈRE perd toute chance au classement général ? C’est alors qu’il enjoint au mécanicien des Kas de dépanner le français. C'est anti-réglementaire, mais la Vuelta a eu chaud ! Pour RIVIÈRE, c’est terminé ; il a perdu la Vuelta. Miroir-Sprint publie à sa une la photographie de RIVIÈRE, pitoyable, le boyau en main, vaincu par tant d’acharnement et de malchance.

Pendant ce temps, VAN LOOY gagne des étapes, José SEGU prend le maillot de leader et SUAREZ revient à la deuxième place du classement général à 3'20". Quatre hommes se tiennent dans un écart inférieur à dix minutes : SEGU, SUAREZ, VAN LOOY et ÉVERAERT.

Dans la 14° étape, 62 km contre-la-montre entre Eibar et Vitoria par Elguete et Urkiola, Roger RIVIÈRE l’emporte et Antonio SUAREZ, deuxième de l'étape, s'empare du maillot "amarillo" avec seulement 1'06" d'avance sur SEGU.
Dans la 16° étape, Santander-Bilbao, ÉVERAERT, GEMINIANI, BAUVIN et RIVIÈRE attaquent dans le difficile col de El Escudo (1° cat) ; SUAREZ, sans équipier, se retrouve isolé, il chute ainsi que GEMINIANI et BAUVIN : aussitôt, RIVIERE, ÉVERAERT et GALDEANO s'en vont. SUAREZ chasse, mais il crève. GEMINIANI et BAUVIN refusent d'accorder au madrilène le moindre relai. SUAREZ pointe à 4'30" de retard. Soudain, VAN LOOY, qui avait été décramponné dans l'ascension, revient avec trois coureurs espagnols du groupe Faema : CAMPILLO, COMPANY et BOTELLA. Plus d'équipe nationale ou de marque, les Espagnols roulent de concert et le madrilène réduit l'écart à 2'29".

La dernière étape comporte six cols : Elgueta (3°cat), Udana (2° cat), Azcarate (2° cat), San Miguel (2°cat), Sollube (1° cat) et Santo Domingo (3° cat). Outre le classement général final, Antonio SUAREZ veut inscrire aussi à son tableau de chasse le Grand Prix de la montagne. KARMANY et VAN GENECHTEN, ses deux plus dangereux rivaux, passent en tête dans les quatre premiers cols du jour. A ce moment, le belge possède 3 points de plus que KARMANY et 4 de plus que SUAREZ. Celui-ci délègue à l'avant son équipier MANZANEQUE chargé de rafler les points aux deux dangereux rivaux. Ceux-ci, partis trop tôt, faiblissent dans le Sollube, après 173 km d'échappée. Finalement, SUAREZ double classement général et grand prix de la montagne, comme ce fut le cas trois fois avant lui déjà.

Cette éditon 1959, en dépit de quelques déceptions, reste comme l'une des plus animées et des plus brillantes.

Texte de Jean KNAUF.

Etapes du 24/04 au 10/05/1959
1a Madrid/Circ. Retiro, 9 km CLM par équipes
1b Madrid - Toledo, 114 km
2 Manzanares - Cordoba, 228 km
3 Cordoba - Sevilla, 140 km
4 Sevilla - Granada, 240 km
5 Guadix - Murcia, 225 km
6 Murcia - Alicante, 173 km
7 Alicante - Castellon, 233 km
8 Castellon - Tortosa, 130 km
9 Tortosa - Barcelona, 196 km
10 Granollers - Lerida, 183 km
11 Lerida - Pamplona, 242 km
12 Pamplona - San Sebastian, 210 km
13 San Sebastian, 9 km CLM par équipes
14 Eibar - Vitoria, 62 km CLM
15 Vitoria - Santander, 212 km
16 Santander - Bilbao, 187 km
17 Bilbao - Bilbao, 222 km



1a Madrid/Circ. Retiro, 9 km CLM par équipes
1. SAINT RAPHAEL-GEMINIANI en 11'21"
2. PEUGEOT à 4"
3. KAS à 5"
4. ITALIE-MIXTE m.t.
5. LICOR 43 à 9"
6. FAEMA BELGIQUE à 10"
7. FAEMA ESPAGNE 14"
8. BOXING à 23"
9. PORTUGAL à 33"
Classement complet

1b Madrid - Toledo, 114 km
1. Rik Van Looy (Bel) en 2h34'04"
2. Antonio Suarez
3. Federico Bahamontes
4. Roger Rivière (Fra)
5. José Ségú à 22"
6. Jean Adriaensens (Bel) à 25"
7. Emilio Cruz à 1'00"
8. Idrio Bui (Ita)
9. Antonio Karmany
10. Juan Escola
Classement complet

2 Manzanares - Cordoba, 228 km
1. Antonio Karmany en 5h57'31"
2. Juan Campillo à 3"
3. Edgard Sorgeloos (Bel)
4. Antonio Barrutia à 4'44"
5. Roger Baens (Bel)
6. Frans Van Looveren (Bel)
7. Claude Colette (Fra)
8. Emilio Cruz
9. Jozef Vloeberghs (Bel)
10. Francisco Moreno
Classement complet

3 Cordoba - Sevilla, 140 km
1. Vicente Iturat en 3h59'39"
2. Frans Van Looveren (Bel)
3. Roger Baens (Bel)
4. Edgard Sorgeloos (Bel)
5. Pierre Everaert (Fra) à 2"
6. José Ségú
7. Jozef Vloeberghs (Bel)
8. Hilaire Couvreur (Bel)
9. Miguel Bover à 3'22"
10. Manuel Martin Piñera
Classement complet

4 Sevilla - Granada, 240 km
1. Federico Bahamontes en 6h18'22"
2. Fernando Manzaneque à 53"
3. José Gomez del Moral à 54"
4. Antonio Suarez  à 2'11"
5. Jésús Galdeano à 3'08"
6. Marcel Rohrbach (Fra) à 3'19"
7. Frans Van Looveren (Bel) à 3'31"
8. Juan Campillo à 3'37"
9. Guido Boni (Ita)
10. Antonio Jimenez Quilez à 3'38"
Classement complet

5 Guadix - Murcia, 225 km
1. Antonio Suarez en 6h01'23"
2. Roger Baens (Bel) à 29"
3. Rik Van Looy (Bel)
4. Salvador Botella à 31"
5. Roger Rivière (Fra)
6. Hans Junkermann (All) à 33"
7. Frans Van Looveren (Bel) à 52"
8. Hilaire Couvreur (Bel) à 53"
9. Richard Van Genechten (Bel)
10. René Van Meenen (Bel)
Classement complet

6 Murcia - Alicante, 173 km
1. Gabriel Mas en 4h30'59"
2. Rik Van Looy (Bel) à 11'01"
3. Antonio Suarez
4. Vicente Iturat
5. Frans Van Looveren (Bel)
6. Pierre Machiels (Bel)
7. Salvador Botella
8. Antonio Barrutia
9. Guido Boni (Ita)
10. Roger Baens (Bel)
Classement complet

7 Alicante - Castellón, 233 km
1. Antonio Barrutia en 7h11'35"
2. José Luis Talamillo
3. René Marigil
4. René Van Meenen (Bel)
5. Jozef Vloeberghs (Bel)
6. Roger Chaussabel (Fra)
7. José Gomez del Moral
8. Pierre Everaert (Fra)
9. Marcel Rohrbach (Fra) à 12"
10. José Ségú à 5'33"
Classement complet

8 Castellón - Tortosa, 130 km
1. Rik Van Looy (Bel) en 3h01'01"
2. Vicente Iturat
3. Alessandro Fantini (Ita)
4. Dino Bruni (Ita)
5. Gilbert Bauvin (Fra)
6. Antonio Bertrán
7. Juan Escolá
8. Edgard Sorgeloos (Bel)
9. Luis Otaño
10. Roger Rivière (Fra)
Classement complet

9 Tortosa - Barcelona, 196 km
1. Rik Van Looy (Bel) en 4h51'44"
2. Vicente Iturat
3. Gilbert Bauvin (Fra) à 10"
4. Salvador Botella
5. Frans Van Looveren (Bel)
6. Miguel Bover
7. José Ségú
8. José Luis Talamillo
9. Michele Gismondi (Ita)
10. Richard Van Genechten (Bel)
Classement complet

10 Granollers - Lerida, 183 km
1. Antonio Suarez en 5h14'50"
2. Raphaël Geminiani (Fra)
3. Frans Van Looveren (Bel)
4. Jésús Galdeano
5. Guido Boni (Ita)
6. Julio San Emeterio
7. Andrès Trobat
8. Juan Escolá
9. René Van Meenen (Bel)
10. Hilaire Couvreur (Bel)
Classement complet

11 Lerida - Pamplona, 242 km
1. Rik Van Looy (Bel) en 6h09'38"
2. Antonio Suarez à 1"
3. Emmanuel Busto (Fra) à 3"
4. José Ségú à 11"
5. Jésús Galdeano à 4'53"
6. Roger Rivière (Fra) à 16'07"
7. Jesús Loroño
8. Pierre Everaert (Fra) à 17'36"
9. Hans Junkermann (All) à 22'28"
10. Juan Campillo à 22'29"
Classement complet

12 Pamplona - San Sebastian, 210 km
1. José Sousa Cardoso (Por) en 6h01'40"
2. Edgard Sorgeloos (Bel) à 1'53"
3. Raphaël Geminiani (Fra)
4. Gabriel Company
5. Hilaire Couvreur (Bel) à 1'55"
6. Juan Campillo à 1'58"
7. Guido Boni (Ita) à 3'27"
8. Rik Van Looy (Bel) à 3'31"
9. Frans Van Looveren (Bel)
10. Salvador Botella
Classement complet

13 San Sebastian, 9 km CLM par équipes
1. SAINT-RAPHAËL-GEMINIANI en 41'15"
2. FAEMA BELGIQUE à 9"
3. LICOR 43 à 28"
4. KAS m.t.
5. ITALIE-PORTUGAL à 36"
6. FAEMA ESPAGNE à 57"
7. FRANCE-PEUGEOT à 1'21"
8. BOXING à 2'33"
Classement complet

14 Eibar - Vitoria, 62 km CLM
1. Roger Rivière (Fra) en 1h52'44"
2. Antonio Suarez à 1'54"
3. Luis Otaño à 3'26"
4. Rik Van Looy (Bel) à 6'46"
5. José Ségú à 6'50"
6. Julio San Emeterio à 8'02"
7. Pierre Everaert (Fra) à 8'43"
8. Hilaire Couvreur (Bel) à 8'52"
9. Jean Brankart (Bel) à 9'00"
10. Benigno Azpuru à 9'05"
Classement complet

15 Vitoria - Santander, 212 km
1. Julio San Emeterio en 6h32'54"
2. Juan Campillo à 1"
3. Rik Van Looy (Bel) à 11'11"
4. Frans Van Looveren (Bel)
5. Jean Brankart (Bel)
6. Antonio Bertrán
7. Salvador Botella
8. Brian Robinson (Gbr)
9. Guido Boni (Ita)
10. Richard Van Genechten (Bel)
Classement complet

16 Santander - Bilbao, 187 km
1. Roger Rivière (Fra) en 5h31'39"
2. Pierre Everaert (Fra)
3. Jésús Galdeano
4. Emmanuel Busto (Fra)
5. Rik Van Looy (Bel) à 2'24"
6. Frans Van Looveren (Bel)
7. Luis Otaño
8. Jean Brankart (Bel)
9. Juan Bibiloni
10. Antonio Karmany
Classement complet

17 Bilbao - Bilbao, 222 km
1. Fernando Manzaneque en 6h53'11"
2. Jesús Loroño à 4'45"
3. Benigno Azpuru
4. Rik Van Looy (Bel) à 6'03"
5. Antonio Suarez
6. René Marigil
7. Hans Junkermann (All)
8. Hilaire Couvreur (Bel)
9. Juan Bibiloni
10. Julio San Emeterio
Classement complet



Classement général :

1. Antonio SUAREZ en 84h36'20"
2. José Segu à 1'06"
3. Rik Van Looy (Bel) à 7'00"
4. Pierre Everaert (Fra) à 7'44"
5. Emmanuel Busto (Fra) à 16'29"
6. Roger Riviere (Fra) à 17'30"
7. Hilaire Couvreur (Bel) à 24'24"
8. Luis Otano à 26'34"
9. Jozef Vloeberghs (Bel) à 27'17"
10. Jesus Galdeano à 29'40"
11. Marcel Rohrbach (Fra) à 30'37"
12. René Marigil à 34'03"
13. Juan Campillo à 34'09"
14. Frans Van Loeveren (Bel) à 41'41"
15. Hans Junkermann (All) à 45'39"
16. José Luis Talamillo à 48'40"
17. Guido Boni (Ita) à 49'06"
18. Jesus Lorono à 49'37"
19. Claude Colette (Fra) à 51'56"
20. Julio San Emeterio à 52'14"
21. Andrès Trobat à 1h02'01"
22. Antonio Karmany à 1h02'16"
23. Gabriel Company à 1h06'05"
24. Salvador Botella à 1h07'50"
25. Fernando Manzaneque à 1h10'17"
26. Richard Van Genechten (Bel) à 1h13'59"
27. Benigno Azpuru à 1h21'42"
28. Juan Bibiloni à 1h29'31"
29. Antonio Bertran à 1h38'14"
30. Emilio Cruz à 1h39'21"
31. José Sousa Cardoso (Por) à 1h46'06"
32. Jesus Davoz à 1h49'20"
33. Maurice Bertolo (Fra) à 1h58'34"
34. Antonio Jimenez Quiles à 2h00'12"
35. Manuel Martin Pinera à 2h11'01"
36. José Herrero Berrendero à 2h11'29"
37. Joaquin Barcelo à 2h22'14"
38. Vicente Iturat à 2h22'40"
39. Gabriel Mas à 2h24'07"
40. Miguel Bover à 2h29'07"
41. Antonio Ferraz à 2h59'38"

Partants : 90
Classés : 41
Distance : 3033 km
Moyenne : 35.848 km/h

1. Rik VAN LOOY (Bel), 148 pts
2. Antonio Suarez, 179 pts
3. Frans Van Looveren (Bel), 253 pts
4. José Ségú, 277 pts
5. Roger Rivière (Fra), 287 pts
6. Luis Otaño, 305 pts

1. Antonio SUAREZ, 58 pts
2. Richard Van Genechten (Bel), 56 pts
3. Antonio Karmany, 54 pts
4. Roger Rivière (Fra), 28 pts
5. José Sousa Cardoso (Por), 26 pts
6. Fernando Manzaneque, 24 pts
7. José Ségú, 21 pts
8. Juan Campillo, 19 pts
9. Julio San Emeterio, 19 pts
10. Luis Otaño, 18 pts
11. Benigno Azpuru, 15 pts
12. José Luis Talamillo, 11 pts

Classement général des Metas Volantes :
1. Vicente ITURAT, 12 pts
2. José Ségú, 10 pts
3. Jésús Galdeano, 6 pts

Meilleure équipe :
1. FAEMA BELGIQUE en 254h48'00"
2. PEUGEOT à 12'00"
3. LICOR 43 à 37'05"
4. FAEMA ESPAGNE à 55'26"
5. KAS à 56'36"
6. BOXING à 3h08'36"



Les partants :

FAEMA BELGIQUE
1 VAN MEENEN René (Bel)
2 COUVREUR Hilaire (Bel)
3 FISCHERKELLER Friedhelm (All)
4 VAN LOOY Rik (Bel)
5 SORGELOOS Edgard (Bel)
6 JUNKERMANN Hans (All)
7 VAN LOEVEREN Frans (Bel)
8 MICHIELS Guillaume (Bel)
9 THEUNS Joseph (Bel)
10 VLOEBERGHS Jozef (Bel)

SAINT RAPHAEL-GEMINIANI
11 BAUVIN Gilbert (Fra)
12 BRANKART Jean (Bel)
13 EVERAERT Pierre (Fra)
14 FOURNIER René (Fra)
15 GEMINIANI Raphael (Fra)
16 CHAUSSABEL Roger (Fra)
17 LE DON Pierre (Fra)
18 MACHIELS Pierre (Fra)
19 RIVIERE Roger (Fra)
20 ROBINSON Brian (Gbr)

PORTUGAL
21 ALMEIDA Martins (Por)
22 BAPTISTA Antonio (Por)
23 BOICA Aquiles (Por)
24 SOUSA CARDOSO José (Por)
25 GOMES CARVALHO Joaquim (Por)
26 COSTA José (Por)
27 GOMES FERREIRA Agostino (Por)
28 PASCOA Sergio (Por)
29 DOS SANTOS Joao (Por)
30 SOUSA SANTOS Joaquim (Por)

ITALIE MIXTE
31 BONI Guido (Ita)
32 BRUNI Dino (Ita)
33 GISMONDI Michele (Ita)
34 COPPI Fausto (Ita)
35 FANTINI Alessandro (Ita)
36 BUI Idrio (Ita)
37 MICHELON Giuliano (Ita)
38 NASCIMBENE Pietro (Ita)
39 NICOLO Carlo (Ita)
40 RANUCCI Sante (Ita)

PEUGEOT
41 ADRIAENSSENS Jean (Bel)
42 BERTOLO Maurice (Fra)
43 BUSTO Emmanuel (Fra)
44 BAENS Roger (Bel)
45 COLETTE Claude (Fra)
46 OTANO Luis
47 ROHRBACH Marcel (Fra)
48 RUBY Pierre (Fra)
49 PLAZA Raymond (Fra)
50 VAN GENECHTEN Richard (Bel)

LICOR 43
51 MANZANEQUE Fernando
52 MARIGIL René
53 SUAREZ Antonio
54 ITURAT Vicente
55 BOVER Miguel
56 TROBAT Andrès
57 BARCELO Joaquin
58 GUARDIOLA Angel
59 GUZMAN Pedro
60 ESCOLA Juan

FAEMA ESPAGNE
61 BERTRAN Antonio
62 BOTELLA Salvador
63 CAMPILLO Juan
64 COMPANY Gabriel
65 GALDEANO Jesus
66 LORONO Jesus
67 MAS Gabriel
68 MORENO Francisco
69 UTSET Aniceto
70 PACHECO Miguel

KAS
71 AZPURU Benigno
72 BAHAMONTES Federico
73 CRUZ Emilio
74 KARMANY Antonio
75 MORALES Carmelo
76 SEGU José
77 JIMENEZ QUILES Antonio
78 MARTIN PINERA Manuel
79 HERRERO BERRENDERO José
80 SAN EMETERIO Julio

BOXING
81 BARRUTIA Antonio
82 BARRUTIA Cosme
83 FERRAZ Antonio
84 URRESTARAZU José
85 TALAMILLO José Luis
86 MONTILLA Santiago
87 BIBILONI Juan
88 GOMEZ DEL MORAL José
89 DAVOZ Jesus
90 VIDAURRETA Hortensio

Vuelta 59 : Rivière, Van Looy, Bahamontes...

Née de l'imagination fertile du Desgrange local, Clemente Lopez Doriga, en 1935, la Vuelta a España, dernier né des Grands Tours nationaux, n'en est encore qu'à ses premiers balbutiements. Parrainé, à l'instar du Tour et du Giro, par un quotidien, "Informacions", en l'occurrence, la création du Tour d'Espagne, malgré l'assentiment enthousiaste des aficionados de tous bords, n'a pas, loin s'en faut, fait l'unanimité parmi l'intelligentsia politique de l'époque. Le "Frente Popular" instauré cette année là, en est sans aucun doute la cause. Toujours est il que la liesse populaire née de cette offrande faîte au amoureux de la "Petite Reine" au pays de Cervantes aura tôt fait de convaincre les plus récalcitrants. Quatorze éditions se sont succédées depuis l'éclosion de la reine des épreuves Ibères et son épanouissement, à défaut de sacralisation, a énormément de difficultés à concurrencer les mastodontes que sont le Giro et le Tour en matière de participation. Son déroulement, au coeur même du printemps, nuit indéniablement aux ambitions et aux desseins de nombre de coursiers complets de ces années là. Les "Classiques Printanières" sont très prisées en ces temps immémoriaux ce qui soulève l'interpellation et l'incompréhension de ceux qui souhaiteraient, néanmoins, participer à l'épreuve Espagnole. En outre, le Giro, véritable phénomène de société au pays de Léonard de Vinci, prend son envol seulement quinze jours après l'épilogue de la Vuelta, ce qui, invariablement, condamne in extenso la présence du peloton Transalpin au départ de celle-ci.

Pourtant, au crépuscule des années 50, les organisateurs volontaires et tenaces, et qui n'ont à aucun moment versé vraiment dans la sacro sainte fatalité, vont parvenir, et ce n'est pas le moindre de leur gageure, à débaucher quelques coureurs à la notoriété bien établie. C'est ainsi, que de la Castille au Pays Basque en passant par la Manche, l'Andalousie, la Catalogne et la Navarre, le peuple de la péninsule Ibérique aura l'occasion rêvée, aux côtés de leur "Aigle de Tolède" bien aimé, d'applaudir, conspuer ou vénérer à loisir et à gorge déployé les monstres sacrés que sont, ou demeurent, le "Campionissimo", l'Empereur d'Herentals, le "Grand Fusil", le "Roi du Vigorelli" ou encore l'"Africain". Si Fausto Coppi n'est plus que l'ombre du "Campionissimo" qu'il fut, il n'en demeure pas moins vrai que son aura apparaît toujours aussi porteuse et véhicule invariablement autant de passions exacerbées que jadis. En revanche, la manne conséquente de pesetas allouée, par les organisateurs pourtant généralement auréolé du sobriquet de "fesse Mathieu", au plus prestigieux coursier de tous les temps provoque l'incompréhension, l'agacement voir l'aversion de nombres de ses congénères envieux et pour le moins cupides.

Outre les autochtones à la tête desquels Federico Bahamontes trône tel un épouvantail, les favoris de cette quatorzième édition ont pour nom Roger Rivière et à un degré moindre Rik Van Looy. Si ce dernier éprouvera des difficultés dès que les pourcentages iront crescendo, sa classe intrinsèque de rouleur patenté peut lui permettre d'amortir le matelas de minutes concédé en haute altitude. Quant au Forézien, son dernier Dauphiné a démontré que celui-ci possédait des aptitudes intéressantes et inavouées d'escaladeur des cimes et confirmé ses dons exceptionnels de rouleur. Le dilemme est de savoir, par conséquent, comment les deux coureurs se comporteront face à la coalition acariâtre, opiniâtre et perpétuelle des locaux.

Dès la première étape, l'Aigle de Tolède sonne le tocsin en étant l'instigateur d'une échappée royale où figure tous les favoris. Le terme de l'étape, au sein même de la cité impériale, n'est pas étranger aux velléités offensives du "Picador". Dans sa quête de reconnaissance absolue, Bahamontes, a entraîné dans son entreprise de déstabilisation des hommes aussi dangereux et voraces que Rivière, Van Looy, Segu, Suarez. La victoire de Rik Van Looy, à Tolède, n'étonnera bien évidemment personne et encore moins l'intéressé un brin jovial et carrément hilare sur le podium au moment d'endosser le premier maillot "Amarillo" de cette Vuelta, partie sur les chapeaux de roues. Ce coup de Trafalgar, initié et fomenté de main de maître par le Castillan, laissera un goût amer aux adversaires des premiers arrivants. En effet, ces derniers débourseront la bagatelle de cinq minutes à l'infernal et irrésistible quintette.

L'Espagnol Antonio Karmany, honnête saute ruisseau et accessoirement coéquipier de Bahamontes chez Kas, sera l'auteur, dès le deuxième jour, d'un raid solitaire qui le verra triomphé à Cordoue avec quelques cinq minutes d'avance sur le peloton et chiper par la même occasion le maillot de leader des épaules de l'Empereur d'Herentals. Malgré les succès de Federico Bahamontes et d'Antonio Suarez, les jours suivants, rien de bien transcendant ni même d'essentiel n'interviendra avant la septième étape. Ce jour là les coureurs s'élancent d'Alicante la douce pour s'acheminer cahin caha, tout en empruntant des routes d'un autre âge, jusqu'à Castillon l'orgueilleuse. Route pour le moins piégeuse et semée de rets insidieux car invisibles. Dès le départ, une échappée se dessine composé des Français Pierre Everaert, Roger Chaussabel et Marcel Rorhbach, des Belges René Van Meenen et Josef Vloebergh et des Espagnols Antonio Barrutia, René Marigil, Beninio Azpuru, José Segu, José Luis Talamillo, José Gomez Del Moral. Ayant affaire à un peloton apathique, adoptant bon gré mal gré un train de sénateur des plus séniles, les onze grégarios ne tardent pas à se vautrer allègrement sur une confortable moquette épaisse en minutes. De ce groupe, Antonio Barrutia va s'extirper pour couper la ligne en solitaire six minutes devant José Luis Talamillo et ses compagnons de bonne fortune. Le peloton, quant à lui, rejoindra Castillon une demi-heure après le lauréat du jour. Les écarts, à l'issue de cette journée, sont aussi abracadabrantesques que faramineux. Si le Belge Josef Vloebergh, le mieux placé au général le matin même, s'empare du maillot "Amarillo" au détriment de Karmany, ce dernier est, désormais, relégué à plus de vingt trois minutes. Quant aux autres favoris déclarés, ils naviguent tous à et entre vingt et trente minutes de l'Anversois. Le "Campionissimo", pour sa part, en tournée d'adieux, s'inflige un déficit de l'ordre de quarante minutes qui laisse pantois les suiveurs et interpelle, ces mêmes suiveurs, sur les réelles ambitions du Transalpin au départ de Madrid.

L'évolution de cette Vuelta est pour le moins surprenante. Le spectacle y est permanent et les nombreuses situations scabreuses prédominent et donnent un certain cachet à l'épreuve. Bien malin, celui qui osera un pronostic tant la course est débridée et indécise. Bref, on ne s'ennuie pas.
Et la farandole se poursuit de plus belle. Dès le lendemain, sur la route qui mène à Tortosa, un groupe, où figure Everaert, Van Looy et Rivière, prend la poudre d'escampette. A l'arrivée, l'Empereur d'Herentals claque sa seconde victoire d'étape et reprend, ainsi que ses camarades de fugue, pas loin de onze minutes au peloton. Le maillot "Amarillo" passe alors des frêles épaules du Belge Josef Vloebergh aux trapèzes légèrement déclinant du Français Pierre Everaert. Cette septième étape sera le théâtre d'une ire inique d'un Bahamontes, remonté comme une pendule Sévillane, à l'encontre de la doublette franco-belge, Van Looy-Rivière. L'objet de cet éhonté courroux aurait pour cause embryonnaire, l'entente illicite des deux renégats, un comble lorsque l'on connaît l'animosité et l'unité que sont capables d'élaborer et de créer les Ibères lorsqu'un étranger vient, ne serait ce que, fouler leurs plates bandes. Bref, la violente colère de l'icône hispanique n'influera en rien sur le comportement belliqueux et dévastateur d'un Van Looy conquérant qui s'offrira sans trembler un troisième bouquet dès le lendemain.

La dixième étape qui mène les rescapés de cette Vuelta à Lerida sera l'occasion d'une joute poignante et virulente entre Antonio Suarez et le "Grand Fusil". L'Espagnol plus prompt que le Montferrandais remportera l'étape et profitera de cette journée, faste pour lui et ses couleurs, pour se hisser au sommet de la hiérarchie à "seulement" treize minutes d'Everaert. La onzième étape, Lerida-Pampelune, s'apprête à irradier toute la Navarre et constituera, indéniablement, le tournant de cette quatorzième édition du Tour d'Espagne. Une échappée de six hommes prend forme peu après le coup de pistolet du starter. Au sein de ce groupe hétéroclite, on reconnaît à peu près tous les protagonistes de ce début de course à savoir, les incontournables, Van Looy, Rivière, Segu et Suarez accompagnés, pour la circonstance, de l'Espagnols de service, Jésus Galdeano et du Français de Peugeot, Emmanuel Busto. Seul manque à l'appel, outre le maillot "Amarillo" Everaert, Bahamontes et à un degré moindre Geminiani. A l'arrière, le travail des équipiers colossal, ingrat et besogneux permet aux hommes de tête d'accroître inexorablement leur avance. Six minutes au premier tiers de course, la machine est lancée à plein régime et seul, un impondérable semble pouvoir enrayer la belle mécanique. Les relais tombent telles les bielles d'un "Titanic" lancé à trente noeuds. La chaleur est caniculaire dans le Nord de l'Espagne en ce printemps 59. Devant, les deux "pur sang", que sont Van Looy et Rivière, assurent les relais les plus longs et les plus drastiques, décidément, les deux compères s'entendent comme larrons en foire. A ce petit jeu, l'écart grimpe d'une manière inouïe pour atteindre bientôt quinze puis vingt trois minutes. A ce moment précis, Roger Rivière perce, contrariant quelque peu le bon ordonnancement et la progression linéaire des fuyards. Le Stéphanois, le bras haut dans le ciel, attend un secours qui ne viendra pas. Fataliste, le coureur de la St-Raphaël, se décide à réparer seul sa monture, à ses côtés, Van Looy l'attend. On apprendra plus tard que Fred Olivieri, son directeur sportif, erre à la l'arrière de la course, plus précisément derrière le peloton, en soutien assidu mais désespéré de son leader et maillot "Amarillo" Pierre Everaert en pleine déconfiture. Même si votre serviteur exècre les oreillettes, il serait malhonnête de ma part de ne pas avouer que dans un tel cas...

Toujours est-il qu'une fois le dépannage effectué, les deux hommes se remettent à l'ouvrage de fort belle manière. Pas pour longtemps, hélas, car Roger Rivière, après quelques kilomètres d'une poursuite effrénée, est, une nouvelle fois, victime d'une crevaison. Mais cette fois ci, le Forézien ne possède plus de boyau de rechange et doit se résigner, contraint et forcé, de patienter dans l'attente d'un éventuel et vain secours. Celui-ci interviendra onze minutes plus tard et sera finalement synonyme de grosse désillusion. En effet, jamais le Stéphanois ne reverra la tête de la course et perdra ainsi toute chance de remporter une Vuelta qu'il gérait et administrait, jusqu'à cet incident impromptu, à la manière d'un vieux briscard. Rik Van Looy en profitera pour inscrire un quatrième succès à son tableau de chasse et Everaert perdra son beau maillot "Amarillo" au profit de José Segu. Cette étape aura été dramatique pour l'inénarrable José Bergareche, organisateur et maître d'oeuvre de l'épreuve. Devant faire face à l'abandon inopiné et inattendu d'un Federico Bahamontes en pleine crise de confiance, Bergareche pris même la décision surprenante car illicite de faire dépanner Rivière pas les mécanos de Kaz, ennemi juré des St-Raphaël. Il faut bien avouer que l'épreuve Espagnole prend une tournure des plus inattendues. Les leaders fourmillent au commandement et les favoris se désintègrent au fur et à mesure que l'épreuve avance. Le bilan de cet "chienlit" est éloquent. Si Van Looy poursuit sa moisson de victoires tout en demeurant dans les premières positions, José Segu, pour sa part, parade tout de jaune vêtu tandis que l'énigmatique et talentueux Antonio Suarez se positionne en embuscade à seulement trois minutes du nouveau leader de Kaz.

Roger Rivière sauvé de la noyade et de l'abandon par le "philanthrope" Bergareche, ne sera pas ingrat envers son bienfaiteur. La quatorzième étape interviendra à point nommé pour mettre les compteurs à zéro. Le long et difficile contre la montre de Vitoria verra le Stéphanois écraser voir atomiser de toute sa classe la concurrence. A l'issue des soixante deux bornes, d'un parcours accidenté mais assez roulant, Rivière laisse son plus proche adversaire, Antonio Suarez aux portes des deux minutes, Luis Otano à plus de deux enfin Van Looy et consorts à cinq minutes et plus. Antonio Suarez endosse l'Amarillo au dépend de son compatriote Segu relégué, désormais, à une minute et six secondes. Le triple Champion du Monde de poursuite et tout frais émoulu recordman du monde de l'heure, s'adjugera au sprint, s'il vous plaît, la seizième et avant dernière étape de cette Vuelta, preuve, s'il en est, que le Forézien est passé tout près de la grande consécration. Pour la petite histoire, la veille, par l'intermédiaire de Radio-Vuelta, nous apprenions interloqué mais dépité, le bâchage aussi confidentiel qu'affligeant de la légende vivante Fausto Coppi, beaucoup plus nanti de pesetas aujourd'hui qu'il ne l'était voilà trois semaines au départ de l'épreuve. Le prix du déshonneur en quelque sorte.

La dernière étape agrémentée de six cols ne viendra pas bouleverser une hiérarchie bien établie, concernant le classement général. Seul le maillot jaune tentera, avec succès d'ailleurs, de s'octroyer le maillot récompensant le meilleur grimpeur. Un doublé rare, réussi qu'en seulement deux occasions auparavant. Pour arriver à ses fins, et alors que ses deux principaux adversaires pour la conquête du maillot blanc immaculé ont pris la tangente, Suarez envoie à l'avant son fidèle et virevoltant équipier Fernando Manzaneque. Ce dernier a pour mission de se joindre aux deux fuyards Karmany et Van Genechten, les deux fameux rivaux de son leader, de les titiller et enfin de leur chiper les points tant convoités aux sommets des ascensions du jour. La chance sera du côté de Suarez car les deux présomptueux ayant par trop présumé de leurs forces se retrouveront bientôt proche de l'hallali, laissant ainsi le champ libre à Manzaneque qui s'en ira quérir une victoire de prestige à Bilbao, terme de l'étape et de l'épreuve.

Antonio Suarez conservera sa minute et six secondes sur José Segu et sept minutes tout rond sur le "bonhomme" de cette Vuelta, le Belge Rik Van Looy, pour s'adjuger un Tour d'Espagne ébouriffant. Cette quatorzième édition demeurera, malgré nombre de déceptions dues à certains abandons, défaillances et autres avatars malencontreux, comme une cuvée royale de celle dont on se remémore volontiers et sans ambages la date lorsque le moment de citer les plus grands faits de course nous vient à l'esprit. C'est ainsi, en "revisitant" la Vuelta 59, que l'idée d'associer deux immenses champions tels Van Looy et Rivière m'est apparue naturellement.

Michel Crépel

Palmarès de la Vuelta a España


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Fichier mis à jour le : 16/01/2019 à 9:28

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